La barre dit non, et un instant elle dit oui.

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Martin pêcheur

Ecouter est un art précieux

"Il faut 3 ans pour apprendre à parler, et toute une vie pour apprendre à écouter." Confucius

Dans notre activité professionnelle, comme dans la vie privée, l'écoute est une compétence essentielle. Savoir écouter ne va pas de soi. Si certains disposent d'une facilité naturelle à écouter, pour d'autres, l'apprentissage d'une vraie écoute nécessite une remise en question de leurs habitudes relationnelles. Pour tous, continuer à entraîner l'écoute dans notre vie est essentiel pour avancer individuellement, développer nos relations et cultiver nos collectifs.

De nos jours, plutôt que d'écoute, nous préférons parler d'écoute active. L'écoute, elle, fait référence à la simple réception des sons ou des paroles, sans nécessairement y accorder une attention particulière ou y répondre; elle peut être passive et involontaire, comme lorsque nous sommes exposés à des bruits de fond ou à des conversations sans vraiment y prêter attention. En revanche, l'écoute active est une forme d'écoute intentionnelle et engagée. Elle implique une participation active et une volonté de comprendre et d'assimiler les informations transmises par l'interlocuteur. L'écoute active nécessite une réelle implication dans le processus d'écoute.

L'écoute active se caractérise notamment par:

  • Une attention soutenue : je me concentre sur les paroles de l'autre, ses émotions et les expressions non verbales de son corps.
  • Un effort de compréhension : je cherche à comprendre les perspectives et les émotions de l'autre, je me mets à sa place et manifeste de l'empathie à son égard.
  • Un travail de clarification : je clarifie et reformule les informations pour m'assurer de notre compréhension mutuelle. Tant que les paroles de l'autre ne sont pas claires pour moi, je ne suis pas à même de lui offrir ma contribution.
  • Un feedback approprié : je fournis des réactions et des réponses pertinentes, qui peuvent prendre la forme de questions, de commentaires ou de gestes corporels.

L'écoute active donne lieu au questionnement. Socrate déjà pratiquait le questionnement pour amener ses interlocuteurs à réfléchir par eux-mêmes et à découvrir la vérité. Or, pour poser de bonnes questions, il faut savoir bien écouter. Et paradoxalement, "bien écouter, c'est presque répondre", selon la belle formule de Marivaux...

En dynamique participative, l'écoute active est sans cesse stimulée comme une compétence indispensable, et pratiquée dans chacun de ses processus: la décision par consentement, le choix par consentement, l'élection sans candidat, la régulation individuelle et collective, le cercle de réciprocité, le "moi, à ta place", le groupe d'amélioration, le Codéveloppement, les modes de coordination et d'amélioration. Chaque tour de cercle est une occasion d'écouter, et donc d'apprendre à écouter. Tout "l'art du nous" de la dynamique participative s'appuie sur l'art d'écouter.

Bien sûr, savoir écouter l'autre suppose que l'on s'écoute soi-même. Notre premier "dialogue" est intra-personnel. S'écouter, pour savoir ce qui est important pour soi, clarifier le prochain pas que je peux/dois/veux faire pour avancer, pour prendre ma responsabilité de personne source et faire avancer mon projet. M'interroger pour percevoir mes propres limites de tolérance, mes besoins, mes valeurs, mes aspirations.

La fin de l'été est une période propice, après le bol d'air des vacances, pour pratiquer l'écoute active de soi et de l'autre. Profitons-en!

Stefan Merckelbach, philosophe manager

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